
La Fédération nationale des associations familiales protestantes (AFP) a mené, en partenariat avec le Conseil national des évangéliques de France (CNEF), une enquête sociologique qualitative et quantitative sur la vie des familles évangéliques de France afin de mieux les connaître et de comprendre leurs préoccupations.
Samedi 27 novembre, la Fédération des associations familiales protestantes (AFP) a dévoilé les résultats d’une vaste enquête sociologique sur les chrétiens évangéliques menée en partenariat avec le CNEF pour mieux connaitre leurs préoccupations, leurs engagements et leur regard sur divers sujets, de l’écologie à la bioéthique en passant par la politique. Des résultats rendus publics cette semaine.
En ce qui concerne le profil des évangéliques, 43% des sondés ont entre 36 et 55 ans, 4% d’entre eux ont moins de 25 ans et seulement 3% ont plus de 75 ans. Il en ressort également qu’une majorité sont mariés (80%) pour seulement 10% de célibataires et 7% de divorcés ou séparés, tandis qu’aucun des répondants n’a choisi l’option du pacs ou du concubinage sur le long terme. Il s’agit majoritairement de familles, en effet 85% des personnes interrogées déclarent avoir des enfants. Aussi, les répondants ont un fort engagement au sein de l’église puisque 94% d’entre eux affirment être rattachés à une église ou à un groupe de maison.
Du côté de l’engagement politique, l’enquête révèle que les évangéliques ont tendance à voter plutôt à droite, c’est le cas de 36% des répondants. 22% se disent centristes, tandis que les écologistes recueillent 9% des intentions de vote, la gauche 5%, l’extrême droite 4% et l’extrême gauche 1%.
À la suite de la présentation de ces résultats analysés par trois sociologues, Séverine Mathieu, Frédéric de Coninck et Jean-Paul Willaime, la présidente de la Fédération de AFP, Françoise Caron, s’est arrêtée sur plusieurs points révélés par l’enquête qu’elle estime essentiels. Une analyse relayée par le CNEF.
Elle évoque tout d’abord une « tension vécue par les familles protestantes évangéliques entre les réalités du quotidien, et, leur attachement à la Bible ». Cela s’observe notamment sur des sujets comme la bioéthique, l’éducation, le travail ou encore le bénévolat. Cependant, s’ils sont conscients des difficultés du monde qui les entoure, les évangéliques apparaissent en majorité confiants en l’avenir grâce à leur foi.
Ainsi, 65% des répondants affirment être plutôt confiants voire très confiants en ce qui concerne l’avenir de leurs enfants.
Du côté de l’évolution des lois bioéthiques, un sujet qui mobilise les évangéliques, massivement opposés à l’évolution de ces lois, l’enquête montre qu’ils ne tombent pas dans les extrêmes et sont prêt à cheminer avec ceux qui pensent différemment d’eux.
Le handicap et l’écologie sont en revanche deux sujets sur lesquels ils apparaissent assez peu mobilisés et qui sont également peu évoqués au sein des Eglises. Selon Françoise Caron, il est important de sensibiliser les responsables d’églises sur ses problématiques qui sont au coeur de la société française.
La place de la parole publique des femmes dans le contexte évangélique est également un point mis en exergue par la présidente des AFP. Alors qu’il apparait que les hommes se sentent plus légitimes pour s’exprimer sur certains sujets comme la famille ou les difficultés, François Caron rappelle qu’il y a encore du travail à faire pour laisser plus de place aux femmes et à leur parole.
Enfin, l’enquête montre que la majorité des sondés (78%) sont plutôt préoccupés voire très préoccupés pour le respect de la liberté de conscience en France ainsi que pour la liberté d’exprimer sa foi et ses valeurs dans la société. Un chiffre important qui, selon François Caron, montre la nécessité d’une « mobilisation plus forte des représentants des familles qui composent les Églises protestantes évangéliques auprès des pouvoirs publics » ainsi qu’un travail d’information à mener auprès des évangéliques à ce sujet.
Camille Westphal Perrier